Bernard Baclet & le Challenge Calisto : un dernier cap pour une vie de marin
Bernard Baclet a passé sa vie en mer. À 80 ans, il se lance dans un nouveau challenge : celui de rejoindre Canet-en-Roussillon, en France, depuis l’Alaska et à bord de son voilier Calisto V.
Ce « voyage retour » marquera la fin d’une longue aventure en mer entreprise il y a plus de 60 ans, en 1961.
Une histoire façonnée par la mer
Depuis 1961, date à laquelle il embarquait pour la première fois en tant que mousse, Bernard n’a plus jamais quitté la mer. Pendant des décennies, il a navigué sur tous les océans. Mousse, Capitaine de marine marchande, Pêcheur hauturier, puis Skipper de son propre bateau, il a exploré la Manche, navigué en Atlantique, visité les archipels du Pacifique et sillonné les côtes d’Amérique.
En 2008, Calisto V – un voilier traditionnel en acier, construit sur les plans d’un ketch classique de 1931 – est devenu son compagnon de route. Il a navigué à son bord pendant plus de 15 ans, entre l’Alaska et l’Oregon, et en a même fait sa maison.
Calisto V, un ketch d’exception
« Construit sur les plans de Weston Farmer datant de 1931, Calisto V est un ketch élégant, robuste et d’un intérêt patrimonial indéniable » explique Bernard. « C’est un voilier aux lignes élancées. Le gréement aurique et l’intérieur en bois massif, notamment, en font une pièce rare ! C’est aussi un voilier chargé d’histoires : celles des années passées en mer, et de toutes les grandes traversées réalisées ».
Dernièrement, Bernard a passé de longs mois à restaurer entièrement Calisto V, avec beaucoup de soin, dans un chantier aux États-Unis. « La coque a été mise à nu, traitée, repeinte. L’intérieur a été repensé : nouvelle cuisine, salle d’eau, compartiment moteur, rangements, circuits électriques... Tout a été refait. Des instruments modernes ont aussi été installés, comme le radar, le pilote automatique et l’anémomètre. »
Aujourd’hui, le bateau est prêt pour un dernier voyage : Bernard rejoindra la France – ce pays quitté alors qu’il n’avait que 15 ans et qui, selon lui, a depuis bien changé. « Au bout d’un sillage de 64 ans à travers des mondes que j’ai vu disparaître l’un après l’autre, est venu fatalement le besoin d’un retour au pays. »
Le « grand retour » et ses réalités administratives
En France, le futur port d’attache n’a pas été choisi par hasard : Bernard a à cœur de rejoindre l’Association des Vieux Gréements de Canet-en-Roussillon pour transmettre l’héritage de Calisto V à « des marins qui sauront l’entretenir comme il faut, et lui permettront de continuer son histoire ».
La dernière traversée en solitaire ambitionnée par Bernard sera longue, et difficile :
Le départ de l’Alaska est prévu à l’automne 2025. Le navigateur devra éviter les cyclones dans le Pacifique et les tempêtes dans l’Atlantique, gérer la navigation et les escales en fonction des conditions météo, tout en veillant à ne pas prendre de retard sur son programme.
Comme si cela ne suffisait pas, Bernard se heurte à une autre difficulté, non-négligeable, qu’il n’avait pas prévue : en tant que citoyen résident permanent Français, il ne pourra pas bénéficier, lors de son arrivée en France, du régime d’admission temporaire pour son bateau.
« Je n'avais pas prévu dans mon budget les quelque 15 000 € de taxes – droits de douane et TVA ndlr – qui m’attendent à l’arrivée ! J’aurais pu être exonéré de ces taxes si j'avais été étranger, grâce au régime d’admission temporaire pour Calisto. Malheureusement, ce n’est pas le cas, et ce montant exorbitant qui m’est demandé menace l’équilibre de mon projet. »
Une aide précieuse dans la tempête des formalités
Face à ce nouvel obstacle, Bernard cherche des solutions : il explore les forums et les sites spécialisés, en quête de conseils et de personnes fiables avec qui travailler. C’est ainsi qu’il tombe sur l’équipe de Bateau-immatriculation.com et Raphael : « un interlocuteur qui connaît, enfin, son sujet ! ».
« Nous avons pris le temps d’expliquer les subtilités du droit maritime français à Bernard. Notre équipe a dissipé ses doutes et procédé, avec lui, au changement de pavillon de Calisto V. Mais, pour les droits de douane et les frais de TVA à régler à l’entrée sur le territoire français, il n’y a pas de solution : il faudra s’en acquitter. Bernard doit inévitablement revoir son budget s’il souhaite poursuivre son projet » explique Raphael.
Suivre et soutenir le Challenge Calisto
Pour rassembler les fonds nécessaires, Bernard prévoit de rééditer trois de ses romans, pour certains écrits à bord de Calisto V. Il souhaite également embarquer des passagers en croisière, sur son bateau, lors de ses prochaines escales caribéennes.
Enfin, à travers cet article sur notre site, Bernard espère trouver du soutien : toute aide sera la bienvenue pour la réalisation de son ambitieux projet, et son « grand retour » en navigation vers la France.
Pour contacter Bernard : bvbconsultant@hotmail.com.